Perdu dans votre orientation ? Vous n’avez pas d’idée de master, vous ne savez pas quoi faire après la double licence ? Ou vous avez des idées sans savoir précisément de quoi il en ressort ? L’ADPH sort une série d'articles sur l’orientation des anciens droits-philos pour répondre à toutes vos questions.

Nous avons donc fait appel à la promotion de 2020, pour avoir leur ressenti à chaud. 

Aujourd'hui, c'est Laura Bertin qui nous parle d'elle et de son parcours.

Peux-tu présenter ton parcours ? 

Au lycée, j’ai choisi la voie littéraire avec option droit. Cela m’a donné un avant goût avant mon entrée en double licence Droit et Philosophie, qui est apparue comme une continuité de mon lycée. En L3, j’ai choisi de partir en Droit public, mais j’ai fini par m’orienter en philosophie. Je suis actuellement en première année de master d’Histoire de la Philosophie de Lyon III. 

Peux-tu nous parler plus précisément de ton master ? 

En philosophie, à Lyon III, il y a deux masters : un master de philosophie et un master d’Histoire de la philosophie. Les deux sont assez semblables dans l’agencement du programme, il faut pour ces deux masters produire un mémoire en M1 et en M2. Cependant, ce qui les différencie, c’est que le master de philosophie est plus axé sur la philosophie contemporaine alors que le master d’Histoire de la Philosophie reste plus large en comprenant la philosophie ancienne. Toutefois, nous avons la possibilité de choisir nos cours donc cela donne l’opportunité de se spécialiser dans les matières que nous souhaitons. 

Le plus du master d’Histoire de la Philosophie est qu’il offre la possibilité d’avoir des cours co-accrédités avec l’ENS (ce qui n’équivaut pas à un diplôme délivré par l’ENS mais juste des crédits).  La sélection est donc réputée être plus dure pour ce master, il faut environ avoir 12,5 de moyenne (sachant qu’il y a une plus forte tolérance sur la moyenne lorsque nous sommes en double licence). 

J’ai choisi ce master car il prépare plus efficacement aux concours, mais cela est surtout dû à la sélection préalable rendant la formation plus exigeante. Nous sommes une promotion de 25 personnes pour environ 90 candidatures. Le M2 permet se spécialiser et se professionnaliser encore plus dans des domaines tels que : 

• l’esthétique et les cultures visuelles : proposant une formation pour par exemple apprendre à montrer des films ;
• L’éthique, écologie et développement durable : afin de pouvoir travailler en entreprise ;
• La logique, histoire et philosophie des sciences et des technologies : très pragmatique, avec des matières concrètes telles que la psychologie. 

As-tu toujours voulu partir en Philosophie ? 

J’ai longtemps été “dans le déni”. J’ai toujours eu un profil très littéraire, mais le droit est apparu comme un moyen plus sûr d’obtenir un travail à la fin. La L3 m’a décidé à abandonner le droit au profit de ma véritable passion : la philosophie. Je trouvais la philosophie beaucoup plus enrichissante, alors que le droit me rebutait de plus en plus. Et puis, je me suis rendu compte que la philosophie n’était pas si bouchée que ça. Je me sens capable d’obtenir mon CAPES. Ça me donne une perspective sur l’avenir que j’aime beaucoup, c’est-à-dire avoir un travail qui ne reste pas trop prenant permettant de pouvoir me consacrer à d’autre chose dans ma vie qu’uniquement l’aspect professionnel. 

Quelle est la différence principale entre la double licence et ton master selon toi ? 

Les cours sont aménagés comme en licence, par thèmes. Ils sont centrés sur un auteur spécifique et se complexifient. Nous n’avons plus de TD. Le travail devient plus personnel avec nos lectures, nous avons une totale autonomie.

Toutefois, ce qui est plus agréable, c’est que, certes nous avons un plus gros travail de recherche mais dans des sujets que nous choisissons. 

Comment s’est déroulée la sélection en masters pour toi ? 

Déjà, elle a eu lieu plus tard pour la faculté de philosophie par rapport à la faculté de droit. Je n’ai pas eu besoin de hiérarchiser mes vœux et je n’ai postulé que sur Lyon III. J'étais plutôt sûre d’avoir le dossier qui correspondait au master ce qui fait que ce n’a pas été une période stressante pour moi. 

Quelle était ta moyenne générale en licence ? 

Ma moyenne générale de philosophie était autour de 12,5 et pour le droit, elle était de 12,6. 

Quel avantage tires-tu d’avoir effectué une double-licence Droit/Philo ? 

Le droit m’a apporté de la structure afin d’ordonner plus facilement mes idées en philosophie. Cela m’a été utile, surtout que très souvent les professeurs de philosophie accordent beaucoup d’importance aux plans. La double-licence m’a permis d’entretenir ma capacité de travail. 

Y-a-t-il une bonne cohésion au sein de ton master ? 

Les circonstances particulières du covid ont ralenti l’intégration, empêchant de pouvoir faire des soirées d’intégrations. Ça n'a pas mal limité le contact. Après, en philosophie, on apprend à découvrir d’autres types de personnalités. 

As-tu un ou des conseils à donner aux étudiants actuels de la double-licence ?

1. Ne jamais abandonner : il ne faut pas avoir peur d'échouer mais beaucoup de fois chacun progresse et apprend à son rythme et si on pense faire ce qu'on veut ou aime il faut persévérer

2. Ne pas oublier qu'on a de la valeur : on a toujours des notes qui nous rabaissent et nous font douter de nos compétences. Les notes ne définissent pas notre valeur. Il faut voir plus loin que les terminaux et se projeter dans l'avenir

3. Faire ce qu'on aime : vu la situation sanitaire et à mon avis l'évolution de nos sociétés, il ne vaut pas miser sur la grande carrière qui rapporte plein d'argent ou la situation la plus stable ou le plus grand prestige, on sera tous pauvres et désabusés au final. Donc les choix d'orientation choisissez ce que vous préférez, n'hésitez pas à prendre une année ou à changer de voie, n'oubliez pas les autres options comme la politique, la sociologie, l'anthropologie etc qui existent !

Pour contacter Laura :

N'hésitez pas à la contacter par mail ou par facebook.

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