EDA #4 - Oriane Ballester (M1droit affaires /DJCE)

Le 09/03/2021
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Perdu dans votre orientation ? Vous n’avez pas d’idée de master, vous ne savez pas quoi faire après la double licence ? Ou vous avez des idées sans savoir précisément de quoi il en ressort ? L’ADPH sort une série d'articles sur l’orientation des anciens droits-philos pour répondre à toutes vos questions.

Nous avons donc fait appel à la promotion de 2020, pour avoir leur ressenti à chaud. 

 

Oriane Ballester a accepté de répondre à nos questions.

 

Peux-tu nous présenter ton parcours ? 

Au lycée, j’étais plus dans la branche scientifique. J’ai fait un bac S spécialité Mathématiques. Toutefois, je ne me voyais pas évoluer professionnellement dans le mieux scientifique, ça ne m’attirait pas. 

Après mon bac, je suis donc partie faire une prépa Hypokhâgne aux Chartreux, mais je me suis vite rendue compte que cela ne me correspondait pas. En réalité, la prépa ne préparait que pour le concours d’entrée à l’ENS, alors que je visais les concours pour les IEP. J’ai choisi de rejoindre la Droit-Philo en l’intégrant en L1. J’avais les équivalences suffisantes pour pouvoir accéder directement en L2, mais je ne voulais pas m’apporter trop de difficultés en rejoignant cette deuxième année sans jamais avoir suivi les cours de L1 côté droit et philosophie. J’ai pu être déléguée de ma promo et rejoindre l’ADPH en tant que responsable communication durant ma L3. 

Aujourd’hui, je suis en M1 Droit des affaires et fiscalité et je suis parallèlement un DU de juriste et conseil d’entreprise obligatoire dans le cadre de mon master.  Il ne permet pas de compenser les notes du master car il fait l’objet d’un relevé de notes séparé. En M2, je passerai le DJCE (Diplôme de Juriste et Conseil d’Entreprise).

 

Peux-tu nous parler un peu plus précisément du déroulement de ton master ? 

Comme évoqué précédemment, en M1, je suis un DU parallèlement au master. Le DU nous fournit l’occasion de côtoyer des intervenants professionnels, ce qui est appréciable. Cela contrebalance un peu le fait que l’enseignement du M1 reste très théorique et académique pour le moment. Je dois également effectuer un stage de 2 mois, cette année. Pour mon M2, j’aurai une période de stage de janvier à février. 

Pour trouver ses stages, des contacts nous sont fournis par les M2 ou anciens DJCE. Il s’agit la plupart du temps de partenaires de l’association DJCE. On s’aide beaucoup des informations données par les anciens étudiants qui nous transmettent un compte rendu de leur expérience dans chaque stage. 

 

Comment envisages-tu la suite après ton master ? 

Je ne me vois pas passer directement le barreau après mon M2. J’aimerai surtout devenir juriste d’entreprise. Je voudrais rejoindre le milieu commercial, étant baignée dedans à l’occasion de mes petits boulots. J'envisage de passer par une école de commerce pour compléter ma formation. C’est un parcours assez classique dans mon master, on peut rejoindre un master de commerce spécialisé qui dure 1 an. Cela me permettrait d’avoir un profil international, surtout que pour l’entrée dans ces masters, il faut un bon niveau d’anglais, avec le TOEFL requis. 

 

Ressens-tu un esprit d’entraide au sein de ton master ? 

Les personnes entrant en master n’ont pas eu la chance, durant leur licence de droit, d’avoir un esprit de promo. C’est en master, qu’il émerge. Également, mon master est doté d’une association très active organisant des conférences, des partenariats, et beaucoup d’autres évènements… L’association du DJCE compte une dizaine de membres et est réservée aux étudiants du M2, car le M2 donne plus de liberté, puisque moins purement universitaire, pour être à même de s’engager dans une association. 

 

Comment as-tu procédé pour choisir ton master ? 

Il faut savoir prendre en compte les bons critères. Par exemple, il est important de se demander si on veut poursuivre dans une voie très universitaire et théorique ou si l’on souhaite avoir une formation plus professionnalisante. C’est très révélateur également de regarder les matières enseignées dans les masters pour mieux les juger. Après, pour bien sélectionner les meilleurs masters, ça passe beaucoup par du bouche à oreille, pour savoir la réputation des facultés. La recherche se fait surtout en allant fouiller sur internet : sur le site des universités, sur des forums, sur des blogs… Porter une attention particulière au directeur du master est aussi un bon indice. Cela permet de savoir à qui nous avons à faire lorsque l’on rédige notre candidature. 

Toutefois, pour choisir mon master, j’ai procédé en deux temps : d’abord, j’ai postulé dans tous les masters qui m'intéressent sans les hiérarchiser. J’ai candidaté à 60 masters, surtout parce que j’avais très peur de ne pas être acceptée dans un master de droit des affaires en venant de Droit-Philo. J’adaptais ma lettre de motivation à chaque master. J’ai rédigé mes lettres seules, sans correction, en faisant une présentation simple et honnête, sans cacher mes bugs de parcours. Je vois la lettre de motivation comme un approfondissement du cv nous poussant à aller à l’essentiel. 

Au niveau de mes résultats, j’ai commencé en L1 avec 12,3 pour le premier semestre et 11 pour le deuxième, où j’ai fait preuve de moins de motivation. 

En L2, j’ai obtenu 12,5 de moyenne au troisième semestre et 13 au quatrième. 

En L3, j’ai eu 13,6 lors du cinquième semestre et 14 au sixième. 

Ce qui m’a aidé dans mon dossier, c’est que mes moyennes reflétaient une progression, ce qui est très bien vu dans le dossier. 

 

Comment se sont passées les réponses aux candidatures ? 

Sur les 60 endroits où j’ai postulé, j’ai plus facilement été prise sur Paris (Descartes, Nanterre) qu’en province. Je pense que les facultés de province sont moins au fait de la dureté de la notation à Lyon III. 

 

Qu’est-ce que la double licence continue à t’apporter actuellement ? 

Dans mon travail, c’est vrai que gérer une double licence permet d’avoir une plus grande capacité d’organisation, en jonglant avec plusieurs devoirs conséquents en même temps. Au niveau de mon profil, j’ai pu également mettre en avant dans les entretiens de sélection en master que la Droit-Philo m’avait permis de beaucoup plus m’exercer à l’oral - dans les travaux de philosophie - que dans une licence simple de droit. La philosophie m’a aussi transmis une capacité d’analyse des textes et un esprit critique plus développé. Elle m’a aussi permis d’avoir un profil curieux, et ouvert. 

 

Si tu avais un ou des conseils à donner aux étudiants de Droit-Philo actuels que seraient-ils ? 

Je pense qu’il ne faut pas être défaitiste. Mon parcours est l’exemple même que nous ne sommes pas dans des cases et que les directeurs de master changent parfois d’avis sur leurs critères de sélection. Je leur dirai d’oser et de valoriser tout ce qu’ils ont fait dans leur lettre de motivation/CV. Bien qu’on ait l’impression que la Droit philo ferme parfois certaines portes en droit, c’est important de faire ce qu’on aime et assumer ses choix. Elle est un atout majeur dans votre parcours et il faut la valoriser et en être fier.

Pour contacter Oriane :

N'hésitez pas à la contacter par mail ou par facebook.

Retrouvez la page dédiée au master Droit des affaires et fiscalité, et celle dédiée au DJCE.