EDA #8-Claire Perrin, Master philosophie ENS/EHESS

Publié par Sabrina
Le 27/02/2022

Perdu dans votre orientation ? Vous n’avez pas d’idée de master, vous ne savez pas quoi faire après la double licence ? Ou vous avez des idées sans savoir précisément de quoi il en ressort ? L’ADPH sort une série d'articles sur l’orientation des anciens droits-philos pour répondre à toutes vos questions.

 

Aujourd'hui, c'est Claire Perrin, de la promotion 2021, qui a accepté de répondre à nos questions.

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Peux-tu nous présenter ton parcours ?

 

J’ai fait une terminale L option mathématiques. Je savais que je voulais faire du droit international et j’aimais aussi énormément la philo donc j’ai décidé de faire les deux. J’ai choisi le parcours droit public en 3ème année. À l’issue de ma licence, j’ai intégré un master de
philosophie politique et sociale à l’ENS de Paris et l’EHESS. Et mon objectif et de préparer les concours de l’enseignement afin de devenir professeure de philosophie.


Peux-tu nous parler plus précisément de ton master ? 

 

J’ai des cours obligatoires en philosophie politique et en philosophie sociale. La particularité de mon master c’est qu’en dehors de ce tronc commun, je choisis tous mes cours : j’ai des cours de philosophie générale, de langue, et même de droit, puisque nous devons choisir un cours qui ne soit pas de la philosophie, et que j’avais envie de continuer à faire un peu de droit.


Est-ce que c’était ton projet initial d’aller en master de philosophie, ou as-tu hésité avec le droit ?

 

Depuis mes 15 ans j’avais décrété que je voulais travailler à l’ONU, faire des relations internationales. J’avais donc prévu de ne faire que du droit, j’ai gardé la philo dans l’optique de tout de même faire du droit après, même si j’ai toujours eu cette idée dans un coin de ma
tête faire de la philosophie. Mais que ce n’était pas quelque chose que je m’autorisais vraiment à penser concrètement, plus de l’ordre de l’envie ou de l’intuition. Jusqu’à la L3, c’était mon projet. Puis durant cette année de distanciel, qui a été dure, j’ai trouvé le droit
international bien différent de ce à quoi je m’attendais. De plus, j’avais prévu de faire mon M1 de droit du changement en climatique en Australie, pour lequel j’ai été prise, mais qui a été annulé à cause de la crise sanitaire. J’ai donc décidé de refaire des choix de master,
j’hésitais entre le droit et la philosophie, donc j’ai multiplié les demandes, en master de droit et philo, à Paris et à Lyon. J’ai été prise dans plusieurs masters donc le choix a été difficile.
J’ai été prise notamment dans le master droit de l’environnement à Paris I, qui était mon préféré et que j’ai donc gardé en césure. Mi-juillet, j’ai reçu l’acceptation à l’ENS. Je me suis donc posé beaucoup de questions, à propos de savoir si j’avais envie de faire de la philo ou du
droit, sur les débouchés professionnels, le mode de vie contraignant qui va avec les métiers du droit etc. J’ai finalement décidé de faire de la philo, après m’être renseignée sur les débouchés en philosophie, qui sont beaucoup plus vastes que ce que je pensais. 


Quelles différences majeures as-tu remarquées entre la licence et le master ?


Mon master est un peu spécial. J’ai 10 heures de cours obligatoire, et j’ai pris 5 heures en option, donc j’ai 15 heures de cours par semaine. C’est propre à la philo, y a peu d’heures de cours mais beaucoup de travail personnel, notamment de la lecture de livres et d’articles. Ce
qui fait que j’ai l’impression de pouvoir aller beaucoup plus au fond des choses. Et qu’au fond on a jamais vraiment finis de travailler, il y a toujours plus de choses à lire, de conférences à écouter ect …!

 

Comment as-tu vécu la période de sélection en master ?


La difficulté pour moi était que je ne savais pas ce que je voulais faire. J’avais de très bonnes notes donc j’ai été vite prise dans plusieurs masters, je n’ai donc pas eu le stress de l’attente d’une place qui se libère. Mais j’étais très stressée d’un point de vue personnel, car je
ne savais pas ce que je voulais faire exactement. 
Un petit conseil : notez bien les dates de candidature, pour être sûrs de ne pas les manquer.


Quelles étaient tes moyennes en licence ?


J’avais toujours autour de 16 en philo et un peu plus de 16 en droit, à part une baisse au S5 à cause de problèmes de santé.

 

Quels avantages retires-tu d’avoir fait la double licence ?


Le plus important à mon sens est l’ouverture d’esprit. On apprend aussi à développer une grande capacité de travail. J’ai également appris des qualités humaines je pense. Je suis beaucoup moins timide, je trouve, après ces 3 ans avec le même groupe de promo.


As-tu trouvé une bonne cohésion en master ?


Non c’est le désavantage de mon master, vu que je choisis tous mes cours, j’ai cours avec des personnes différentes à chaque fois donc c’est plus difficile de tisser des liens. Même si je suis déçue de l’ambiance de mon master, je suis très contente d’être allée à Paris car cela me permet de découvrir d’autres professeurs, des personnes différentes ect. Ce n’est pas trop en rapport avec la question, mais je conseille à tous les actuels droit-philo d’oser partir, changer de ville ou aller en Erasmus s’ils en ont envie et de ne pas avoir peur d’oser.


Un conseil pour les étudiants actuels en Droit/Philosophie ?

 

Comme je l’ai dit, oser sortir de sa zone de confort et des chemins tracés par la société sur ce qu’il faudrait faire ou ne pas faire. Je pense que c’est aussi important de dire que c’est normal d’être un peu perdu à notre âge. On n’a pas nécessairement à avoir un parcours
linéaire : ce n’est pas grave de douter, de tâtonner, d’aller faire un an de philo puis retourner en droit ou inversement ou de prendre le temps de faire une année de césure par exemple. Je crois que c’est aussi une façon d’être sure de ses choix si on s’est accordé le droit de douter ! 

POUR CONTACTER CLAIRE : 

N'hésitez surtout pas à la contacter par mail pour toutes informations supplémentaires, ou la moindre question : claire.perrin@cegetel.net